The Monthly Review: Les « stories » du mois de janvier
Temps forts
Trump, version 2.0
Porté par l’euphorie du moment, le marché a positivement réagi à l’investiture du 47ème président des États-Unis. Il a plu des décrets au Bureau ovale : droits de douane de 25 % à l’encontre du Canada et du Mexique, détricotage des lois de l’ère Biden, annulation des incitations à l’achat de véhicules électriques et délai de grâce de 75 jours accordé à TikTok pour trouver un acheteur américain. Le président a réitéré son intention d’acheter le Groenland et de prendre le contrôle du canal de Panama. Il a appelé les pays de l’OPEP à baisser les prix du pétrole et exige des baisses de taux d’intérêt immédiates. Les marchés obligataires américains sont restés relativement sourds à cette dernière demande.
Soutien au marché chinois
La Chine a ordonné aux compagnies d’assurance publiques de flécher les fonds vers les marchés actions, avec un objectif d’afflux de capitaux de 13,75 milliards de dollars au premier semestre 2025. Autre nouvel élan de bon augure, l’annonce de dividendes record versés par les entreprises chinoises l’année dernière, tandis que les rachats d’actions culminent à un plus haut. Plombés par le spectre des droits de douane américains, les marchés craignaient des niveaux compris entre 10 et 60 %. La « bonne conversation amicale » entre le président Trump et le premier ministre chinois a eu l’effet d’une bouffée d’oxygène inattendue.
La guerre de l’IA est déclarée
Le président nouvellement élu a dévoilé son intention d'investir 500 milliards de dollars dans les infrastructures d'intelligence artificielle (IA), soutenant ainsi la création d’un supercalculateur géant baptisé Stargate. L’objectif est de consolider l’avance des États-Unis sur la Chine en matière d’IA. Or, suite à l’interdiction de vendre des puces Nvidia à la Chine, le géant technologique Huawei a lancé ses propres puces capables de gérer les tâches d’inférence de l’IA. La start-up chinoise DeepSeek a également ébranlé le secteur technologique mondial, après avoir présenté une alternative largement moins chère à ChatGPT. Ces avancées ont le potentiel d’accélérer le développement de l’IA, avec un déploiement plus rapide et plus large, ce qui remet en cause les plans d’investissements massifs dans les technologies aux États-Unis.
Coup dur pour l’agenda climatique
Dès son retour à la Maison Blanche, alors que la Californie est en proie à des feux de forêt dévastateurs, le président Trump, climatosceptique avéré, s’est notamment empressé de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Joe Biden avait rapidement annulé la décision de Trump, lors de son premier mandat, de dénoncer l’Accord. Le président Trump a également dopé l'industrie américaine des combustibles fossiles en appelant les producteurs de pétrole à relancer massivement les projets de forage (« drill, baby, drill »), afin de rétablir la domination énergétique des États-Unis. Donald Trump a par ailleurs suspendu plus de 300 milliards de dollars de financement dans les infrastructures vertes aux États-Unis, cherchant à détricoter les initiatives de Joe Biden pour le climat.
À suivre
Les indicateurs américains seront scrutés de près, sachant que les nouvelles politiques en matière d’immigration, de commerce et de finances publiques risquent d’alimenter l’inflation. Lors d’un discours à Davos, le président Donald Trump a appelé la Réserve fédérale (Fed) à adopter plusieurs baisses des taux directeurs. Toutes les conditions sont réunies pour un affrontement au sommet avec le président de la Fed, Jay Powell.
Les menaces brandies par Donald Trump d’imposer des droits de douane plus élevés au Canada, au Mexique et à la Chine « dès le premier jour de son mandat » pourraient prendre plus de temps qu’initialement prévu. Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, serait favorable à des droits de douane universels sur les importations de 2,5 %, lesquels augmenteraient progressivement à 20 %.
L’Allemagne tiendra des élections fédérales le 23 février prochain. Pour l’heure, les sondages suggèrent que la CDU et la CSU, de centre droit, seraient les mieux placées pour former un nouveau gouvernement de coalition, avec le soutien des Verts ou des Sociaux-Démocrates du chancelier Olaf Scholz, ce qui leur conférerait la majorité globale.
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